Qu'est-ce que le FMI (Fonds Monétaire International) ? Définition liminaire.
Rappelons d'abord l'essentiel à propos de cette institution internationale dont voici résumé sur le site du FMI les missions :
"parfois appelé le «Fonds», le FMI a été créé en juillet 1944, lors d’une conférence des Nations Unies tenue à Bretton Woods dans le New Hampshire (États–Unis). Les quarante-cinq gouvernements représentés à la conférence voulaient établir un cadre de coopération économique conçu pour éviter que ne se reproduise le cercle vicieux des dévaluations compétitives qui avaient contribué à la Grande Dépression des années 1930.
Le champ d’action du FMI : l’objectif premier du FMI est de veiller à la stabilité du système monétaire international, en d’autres termes, le système international de paiements et de change qui permet aux pays (et à leurs citoyens) d’échanger des biens et des services. Ceci est essentiel pour promouvoir une croissance économique durable, accroître les niveaux de vie et faire reculer la pauvreté."
L'instrument monétaire du FMI est le Droits de tirage spéciaux (DTS) : que sont les DTS du FMI ?
Les DTS ont été crée pour pallier aux manques des monnaies de référence (le dollar et l'or) mais ce n'est pas une monnaie. Les pays achètent des DTS pour maintenir le taux de change de leur monnaie nationale. En 2009, DSK a permis l'émission de 21,5 Milliards de $ de DTS et les attribuer à 133 pays membres du FMI.
Deux éléments essentiels :
- Une mission économique : la stabilité monétaire, base de l'équilibre économique (cf. le monétarisme en économie)
- Une mission sociale : le recul de la pauvreté en finançant le développement des pays en difficulté (via des prêts gigantesques)
Voici quelques pays aidés ces vingt dernières années (parmi près de 50 pays) :
- l'argentine, 3 fois
- l'Islande
- le Ghana
- l'Ukraine
- l'Argentine
- l'Indonésie
De surcroît, l'aide aux pays pauvres se fait sur un mode sans intérêt depuis la réforme des prêts menée par Dominique Strauss-Kahn : "Pour la première fois de son histoire nous sommes avec un FMI qui prête à taux zéro à des pays qui sont des pays pauvres".
Sous l'égide de DSK, le FMI est devenu une sorte de "Robin des Bois" économique, permettant aux pays en grande difficulté de faire face à leurs dettes.
D'autre part, à l'instar de l'OCDE, le FMI publie des prévisions et des rapports qui font autorité dans le domaine des politiques publiques (exemple ici)
DSK et le rayonnement du FMI
D'institution poussiéreuse, DSK a clairement reformé le FMI pour en faire une autorité économique. Son blason a été redoré malgré l'opposition de certains pays (les Etats-Unis : cf. le coup monté du néoptisme sorti par le New-York Times pour affaiblir DSK).
Les dernières réunions du G20 ont remis sur le devant de la scène le FMI, sacré arbitre de la régulation mondiale (ses dotations ont été triplées).
Le rôle du FMI dans les stratégies de sortie de crise sera déterminant.
Nous suivrons l'influence de DSK dans les prochains mois sur ce terrain-là.
Un bémol cependant sur l'action de DSK au FMI : on juge son action trop à droite, on lui reproche de défendre une orthodoxie monétariste (à la BCE de Jean-Claude Trichet) en économie. Certes. Mais l'interventionnisme développé par DSK est totalement inédit. Il a permis le sauvetage de nombreux Etats, il a "fait bouger" cette vieille institution.
Certains diront que c'est peu. Préférons voir le verre à moitié plein.