lundi 28 décembre 2009

DSK au FMI

dsk fmi
Qu'est-ce que le FMI (Fonds Monétaire International) ? Définition liminaire.

Rappelons d'abord l'essentiel à propos de cette institution internationale dont voici résumé sur le site du FMI les missions :
"parfois appelé le «Fonds», le FMI a été créé en juillet 1944, lors d’une conférence des Nations Unies tenue à Bretton Woods dans le New Hampshire (États–Unis). Les quarante-cinq gouvernements représentés à la conférence voulaient établir un cadre de coopération économique conçu pour éviter que ne se reproduise le cercle vicieux des dévaluations compétitives qui avaient contribué à la Grande Dépression des années 1930.

Le champ d’action du FMI : l’objectif premier du FMI est de veiller à la
stabilité du système monétaire international, en d’autres termes, le système international de paiements et de change qui permet aux pays (et à leurs citoyens) d’échanger des biens et des services. Ceci est essentiel pour promouvoir une croissance économique durable, accroître les niveaux de vie et faire reculer la pauvreté."

L'instrument monétaire du FMI est le Droits de tirage spéciaux (DTS) : que sont les DTS du FMI ?
Les DTS ont été crée pour pallier aux manques des monnaies de référence (le dollar et l'or) mais ce n'est pas une monnaie. Les pays achètent des DTS pour maintenir le taux de change de leur monnaie nationale. En 2009, DSK a permis l'émission de 21,5 Milliards de $ de DTS et les attribuer à 133 pays membres du FMI.

Deux éléments essentiels :
  • Une mission économique : la stabilité monétaire, base de l'équilibre économique (cf. le monétarisme en économie)
  • Une mission sociale : le recul de la pauvreté en finançant le développement des pays en difficulté (via des prêts gigantesques)
On critique souvent le FMI en lui reprochant de n'aider que les pays riches. C'est tout à fait faux.
Voici quelques pays aidés ces vingt dernières années (parmi près de 50 pays) :
- l'argentine, 3 fois
- l'Islande
- le Ghana
- l'Ukraine
- l'Argentine
- l'Indonésie

De surcroît, l'aide aux pays pauvres se fait sur un mode sans intérêt depuis la réforme des prêts menée par Dominique Strauss-Kahn : "Pour la première fois de son histoire nous sommes avec un FMI qui prête à taux zéro à des pays qui sont des pays pauvres".

Sous l'égide de DSK, le FMI est devenu une sorte de "Robin des Bois" économique, permettant aux pays en grande difficulté de faire face à leurs dettes.

D'autre part, à l'instar de l'OCDE, le FMI publie des prévisions et des rapports qui font autorité dans le domaine des politiques publiques (exemple ici)

DSK et le rayonnement du FMI

D'institution poussiéreuse, DSK a clairement reformé le FMI pour en faire une autorité économique. Son blason a été redoré malgré l'opposition de certains pays (les Etats-Unis : cf. le coup monté du néoptisme sorti par le New-York Times pour affaiblir DSK).
Les dernières réunions du G20 ont remis sur le devant de la scène le FMI, sacré arbitre de la régulation mondiale (ses dotations ont été triplées).
Le rôle du FMI dans les stratégies de sortie de crise sera déterminant.

Nous suivrons l'influence de DSK dans les prochains mois sur ce terrain-là.

Un bémol cependant sur l'action de DSK au FMI : on juge son action trop à droite, on lui reproche de défendre une orthodoxie monétariste (à la BCE de Jean-Claude Trichet) en économie. Certes. Mais l'interventionnisme développé par DSK est totalement inédit. Il a permis le sauvetage de nombreux Etats, il a "fait bouger" cette vieille institution.
Certains diront que c'est peu. Préférons voir le verre à moitié plein.

samedi 12 décembre 2009

DSK et ses amis potentiels

dsk royal ps

DSK et ses soutiens

Tous les médias (y compris ce blog) bruissent à propos de la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la présidentielle de 2012.
On sait que personne n'a jamais gagné la présidentielle sans partisans, sans organisation puissante à son service. Il faut donc s'interroger sur les partisans de DSK : sur qui peut-il compter aujourd'hui ?

Les soutiens de DSK au PS


Nombre de fédérations sont verrouillées par les éléphants : les principales fédérations (sud-est, region parisienne) sont favorables à Royal, le sud-ouest est fabiusien.
Mais la plus grosse fédérations de militants, le Nord-Pas-De-Calais, a été favorable lors des primaires 2007 à DSK. Reste donc à confirmer, plusieurs années après, cette popularité nordiste. Mais nul doute que DSK n'est pas dépourvu de soutiens parmi la base socialiste.

Les personnalités suivantes sont des fidèles de longue date (les ralliés) :
- Michel Rocard : l'ancien premier ministre de Mitterrand soutient celui qui est désormais le porte-drapeau de la seconde gauche
- Pierre Moscovici : il s'agit du plus fidèle "lieutenant" de DSK (même si celui-ci affirme jouer pour lui-même depuis quelques temps). Il joue le rôle d'intermédiaire avec les autres courants du PS. Cet intellectuel à la formation solide serait un remarquable concepteur de programme. Ses connaissances des milieux diplomatiques européens (il a été ministre des affaires européennes de Jospin) sont également précieuses.
- Jean-Christophe Cambadélis : membre de l'équipe Jospin lui aussi, il joue un rôle plus opérationnel que Moscovici, en étant le porte-flingue de DSK. Ses liens avec le monde associatif
- Arnaud Montebourg : le courant de DSK, Socialisme et Démocratie et le sien, Rénover Maintenant, ont fusionné en 2007 pour défendre une sociale-démocratie à la française. Cette association peut ainsi jouer le rôle de think tank pour DSK.

Les personnalités séduites par DSK (les "ralliables")
- Plusieurs éléphants : le maire de Paris Delanöe pourrait rejoindre DSK, Fabius également, Aubry, Peillon ou encore Hollande.
Bien sûr, ces personnalités politiques du PS pourraient rallier DSK dans la mesure où eux-mêmes ne seraient pas "en situation" de se présenter. Mais le fait qu'il soit "ralliable" indique une ouverture, un possible accord entre ces leaders pour supporter DSK.

Au final, la seule "non-ralliable" serait Ségolène Royal, pour qui sa candidature (y compris en dehors du PS) est acquise.

Ces amis potentiels seront-ils suffisants ? Qu'en pensez-vous ?

lundi 7 décembre 2009

Photos de DSK


Voici une sélection de portraits de DSK


  • DSK avec Jean-Claude Trichet, Directeur de la BCE :


  • DSK lors d'un discours au FMI :

  • DSK avec sa femme, Anne Sinclair :



  • DSK lors d'un sommet international

  • DSK en campagne pour les législatives 2007 dans sa circonscription de Sarcelles.



  • DSK lors des primaires socialistes de 2007

mardi 1 décembre 2009

DSK et les sondages pour 2012

dsk fmiLa popularité de DSK en débat : un Chirac bis ?

La popularité de DSK est-elle liée à son (relatif) éloignement ?
Si l'on prend l'exemple de Chirac, ce dernier n'a jamais été aussi populaire (plus de 70 %) que maintenant. Certains prétendent qu'un bon politique est un politique mort ? Autrement dit que l'exercice du pouvoir est indissociable de l'impopularité ? Vérifions cette théorie politico-sondagière.

Comparons les deux cas qui en fait plus en commun qu'il n'y paraît.
A quoi est due la popularité de Chirac ? Les électeurs semblent regretter l'ancien président. Est-ce vraiment lié à la nostalgie de Chirac lui-même ? Pas sûr. Je pense au contraire que la popularité de Chirac doit se lire comme une critique indirecte de Sarkozy. Au fond, cette popularité signifie comparaison entre les deux bilans. Et à ce jeu-là, les français semblent regretter Chirac. C'est d'autant plus étonnant que :
- Chirac était honni à la fin de son second mandat (cpe, rejet du traité de Lisbonne, ...)

- Chirac est accusé dans plus de 10 affaires de corruption, abus de biens sociaux, ...

Malgré les affaires qui le menacent, Chirac est préféré à Sarkozy. Dur constat pour la majorité après deux ans (seulement) au pouvoir.


DSK comme figure politique internationale

Prenons maintenant le cas DSK.
Je ferai en partie le même parallèle : la popularité de DSK est à analyser comme un manque ressenti par l'électorat, une critique de Sarkozy. C'est l'observation de la vie politique intérieure, jugée comme inefficace et stérile, que les sondés se tournent vers une figure vue comme internationale. Les Français se sont rendus compte, dans les derniers meetings internationaux, que les décisions sont prises au niveau international : or DSK incarne ce politique français crédible et reconnu au niveau mondial.

Est-ce à dire que la popularité de DSK repose sur un malentendu ? Non.
Car des éléments positifs tangibles sont à porter au crédit de DSK :
- son rôle de pompier dans le crise
- son bilan au ministère de l'économie
- son indéniable charisme et son sens politique
- son positionnement politique ancré dans la sociale-démocratie, laquelle repose sur une régulation avancée du capitalisme. Ce besoin de régulation prend un écho considérable en ces temps de crise.

Voyons si les prochains sondages confirment ou infirment ces hypothèses.

DSK candidat en 2012 ? Retour sur sa biographie politique

dsk sarkozy 2012
DSK et les sondages 2012

Dans un récent sondage ,DSK apparaît comme le mieux à même de remporter, face à Sarkozy la présidentielle de 2012 ((cf. le billet Un duel DSK / Sarkozy pour 2012). En effet, DSK l'emporterait contre Sarkozy à 51 % contre 49 % au second tour. L'évènement est de taille car c'est la première fois (excepté début 2007 dans un sondage donnant Royal gagnante, mais c'est désormais caduque) que Sarkozy est vu comme vaincu dans cette élection.
Il est donc important de comprendre comment DSK s'est construit, à travers son itinéraire, cette légitimité. Voici quelques éléments de sa biographie politique.

Retour sur l'itinéraire politique de Dominique Strauss-Kahn

L'ensemble de la carrière politique de DSK est lié à Jospin, qui a introduit en France la sociale-démocratie. Lorsque ce dernier brille, DSK rayonne, mais lorsque son mentor échoue, DSK s'éclipse de la scène politique. C'est donc naturellement en membre de la génération Mitterrand qu'il devient conseiller de Jospin, alors Premier Secrétaire PS en Mai 1981 (jusqu'en 1988). SOn rôle est d'abord assez peu politique : Jospin voit en lui un brillant économiste (diplômé de HEC/Sciences Po et professeur d'Université) plus qu'un conseiller politique. Il acquerra ses lettres de noblesse politique en 1986 en se faisant élire député. Se développe à partir de là son individualité politique : il est désigné président de la commission des Finances et siège au conseil national du PS pour des portefeuilles stratégiques (affaires étrangères).
En 1991, à l'occasion du remaniement suite à l'éviction de Rocard, DSK obtient le ministère de l'Industrie. Bien que rattaché à Bérégovoy (qui occupe L'économie), DSK parvient à se faire une place politique dans ce gouvernement : Cresson donne une importance particulière à l'Industrie dans le cadre européen (sa fameuse "politique industrielle européenne"). DSK conserve ce poste jusqu'à la débâcle de 1993. Comme beaucoup de socialistes, il se retire un peu de la vie politique, crée un cabinet de consulting et relance le think-tank de Rocard, le Club des Experts.

DSK et Jospin au gouvernement
: une reconnaissance sur la scène nationale

En 1997, suite à l'aubaine de la dissolution décidée par Chirac, le PS, au sein de la Gauche Plurielle (composée du PS, des Verts, des Communistes et du Parti Radical de Gauche). Il hérite du prestigieux Ministère de l'Economie. A son actif, de nombreuses réalisations : baisse du chômage
, mise en place des 35 heures (dont il faut lui attribuer la paternité), équilibre des comptes et bien sûr croissance supérieure à 3%.
Mais sa course est arrêtée en raison de l'affaire MNEF, dans laquelle il est accusé d'enrichissement personnel. Il démissionne du gouvernement en 1999. Un non-lieu sera prononcé en 2001.

Il crée à cette époque son courant, comme tous les leaders du PS, Socialisme et Démocratie, qui se présente comme un think tank de la sociale-démocratie. Mais ce courant sera peu développé.

DSK et Primaires PS de 2007
: une défaite pleine d'enseignements

Malgré le soutien de poids lourds du PS (qui lui ont plus nui qu'aidé), DSK est battu par Royal au second tour (20 % contre 60 % pour Ropyal. Son positionnement social-démocrate et sa réputation de "socialiste de droite" n'a pas su convaincre les militants du PS, adeptes du ligne plus traditionnelle. Peut-être un certain manque de conviction de la part de DSK est-il aussi à l'origine de cette défaite.

DSK au FMI (Fonds Monétaire International) : un tremplin pour 2012

Quelques mois après l'élection présidentielle, DSK devient, sur proposition de Sarkozy, directeur du FMI. Il s'agit d'une institution financière poussiéreuse et impopulaire, que DSK se voit chargé de moderniser et rationaliser.
Mission modeste qui sera bouleversée par la crise. Peu utile en temps de prospérité économique, le FMI sera l'un des pivots de la relance. Il organisera le sauvetage de nombreuses économies (europe de l'est, russie, islande, ...) et participera à tous les sommets économiques (G20, G8). Seule une affaire moeurs, montée en épingle par les Etats-Unis, à propos d'une collaboratrice avec laquelle DSK a eu des rapports, le déstabilisera quelque peu.

En France, on le croit absent de la scène politique française, mais en réalité, ses partisans (Cambadélis, Moscovici, Huchon) occupent les postes stratégiques du PS.
Son retour est préparé, organisé, planifié.
La question n'est plus de savoir si DSK sera candidat en 2012, mais à quelle date il l'annoncera.

2012 : le combat DSK/Sarkozy

dsk sarkozy
DSK - Sarkozy en 2012 : la confrontation probable lors de la Présidentielle

Pourquoi DSK, en 2012, sera-t-il le candidat de la gauche face à Sarkozy ?


Réglons déjà une partie du problème : à moins d'une catastrophe politique improbable, Nicolas Sarkozy sera candidat à un second mandat présidentiel (le seul à droite ?). Ses rivaux, Bertrand, Copé, Juppé, De Villepin sont quasi-invisibles sur la scène médiatique pendant que Sarkozy a verrouillé le parti majoritaire, l'UMP.
La question est plutôt celle de son rival à gauche.


Pourquoi Dominique Strauss-Kahn, actuellement directeur du FMI, a de bonnes chances d'être le candidat socialiste à la présidentielle 2012 ?


Ses atouts :

- la crise : la crise économique permet à DSK de faire coup double. A la tête d'une institution internationale relativement inutile en période de croissance, le dernier G20 a redonné du pouvoir au FMI en triplant son budget (cf. le billet sur le sujet :Bilan du G20 : Gagnants et Perdants). Ainsi, il apparaît comme un sauveur des économies en difficulté. Pour autant, sa politique d'aide économique ne sera pas jugée. En effet, l'opinion publique n'imputerait pas à DSK la durée de la crise. Alors que Sarkozy devra, lui, répondre de sa politique et de ses conséquences.

- la légitimité : son parcours politique. Ministre de l'Industrie et du commerce extérieur sous Bérégovoy puis ministre de l'économie et des finances sous Jospin, période d'expansion économique, député-maire d'une ville populaire (Sarcelles) et enfin directeur du Fonds Monétaire International. Il apparaît également comme un expert des questions économiques (contrairement à la plupart de ses rivaux, notamment Sarkozy). Si la crise perdure jusqu'en 2012, cette expertise pourrait être plébiscitée par les électeurs. L'ironie est que c'est Sarkozy qui est à l'origine de la nomination de DSK au FMI, pensant éloigné de la scène politique nationale ce dangereux rival. Cette tentative d'éviction pourrait se révéler une des plus grandes erreurs politiques de Sarkozy.

- son courant : il a su fédérer, depuis 10 ans, un courant puissant, Socialisme et Démocratie, au sein du PS. Depuis son départ au FMI, Pierre Moscovici est le principal investigateur intellectuel de la rénovation idéologique du Parti Socialiste. Le parti est verrouillé par ses sherpas et ses conseillers.

- son âge : DSK aura 63 ans. Sarkozy en aura 57.
Ses atouts font de lui un candidat sérieux face à Sarkozy.
Qui peut l'empêcher de se porter candidat ?


Le Bal des prétendants à la présidentielle : les rivaux de DSK


- Ségolène Royal : après le hold-up médiatique et politique (cf. Qu’est-ce que la démocratie d’opinion? Définition et critiques) sur le PS en 2007 et malgré son réseau, l'effet de nouveauté et de fraîcheur qui a joué en sa faveur en 2007 (sans compter les faveurs de Sarkozy, qui a poussé sa candidature, préférant l'affronter elle que Fabius ou DSK) semble retomber. Ses erreurs politiques (se situer en dehors du PS, s'exprimer à l'étranger des questions internes, ...) ont durablement écornées sa crédibilité. - Laurent Fabius : malgré son réseau au PS et sa stature de chef d'Etat, son opposition au référendum européen lui a mis à dos une large parti des militants et des sympathisants du PS. Une prise de position rhédibitoire. - François Hollande : l'ex-premier secrétaire du PS (son règne a duré 10 ans) est très populaire parmi les militants du PS. Mais son parcours politique reste pâle (pas d'expérience gouvernementale) comparé à celui des autres prétendants. - François Bayrou : le positionnement politique de DSK, au centre-gauche sur une ligne sociale-démocrate, est assez proche de celui du président du MODEM. Il pourrait donc y avoir un risque de cannibalisation des électorats entre les deux candidats. DSK devra, selon l'adage de Mitterand, rassembler à gauche du PS au premier tour avant de grignoter l'électorat de centre et de droite.

Quelle stratégie politique de retour ?


Le timing est, pour DSK, essentiel. Il entretient régulièrement dans les médias le flou sur sa candidature, en les assurant qu'il ne renonce à aucune ambition. Son mandat au FMI court jusqu'en 2013, mais il peut démissionner à n'importe quel moment. Les débats sur la date de désignation du candidat PS font rage pour cette raison : Royal, Hollande voire Aubry souhaitent avancer la date pour mettre hors course Strauss-Kahn, les sherpas de ce dernier voulant jouer la montre.

 

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